Courir avec sa tête…ou son cœur?

Salomon trail running festivalLe 25 mai dernier, c’était le Salomon Trail Running Festival at Pineland Farms dans le Maine. Une course de 50 miles qui s’annonçait facile… Des sentiers bien tapés, larges et peu techniques. Des herbes fraîchement rasées dans les champs pour en faire des sentiers. Un parcours de 25 km que l’on répète 3 fois après avoir fait une petite boucle de 5 km. Chaque boucle se divise elle-même en 2 boucles de 16 et 9 km. On a accès à notre sac au 16e et au 25e kilomètre de chaque boucle. Facile un 80 km. Non. Et je le sais bien. Mais là je me disais que le terrain était favorable pour courir sans trop penser où mettre les pieds. Il me suffisait juste d’être un peu plus lent que mon marathon à Boston pour pouvoir maintenir le rythme pendant presque 2 marathons.

C’est rare, mais je m’étais donné un objectif de temps : passer sous la barre des 6 heures. Une cadence de 4:30/km. La matinée était fraîche. Le parcours un peu glissant par endroit. Des pancartes annonçaient chacun des kilomètres. Et j’étais dans mes temps. Un peu rapide même. Tout allait bien jusqu’à ce que ça n’aille plus… J’étais trop dans ma tête. Mes temps de passage. Mes « splits » à chaque kilomètre. Et quand j’ai commencé à ralentir, soudainement, j’avais moins de « drive » pour attaquer les montées. Mon objectif m’échappait. Je n’y allais pas pour gagner… J’y allais pour courir sous les 6 heures. Je n’avais donc plus d’objectif pour la course…

Pineland 3 bisSouvent, j’arrive à me re-saisir rapidement. À rebondir. Trouver un autre objectif et me laisser aller. Mais là, pendant près de 1h30, j’avançais… péniblement. Le parcours en montagnes russes était beaucoup plus exigeant qu’anticipé. Des montées, il y en avait beaucoup. Pas très longues. Mais elles cassaient le rythme… et les jambes. J’étais en dette de calories aussi. Après ma première grande boucle, je n’avais que deux choses à penser : 1. Changer ma gourde; 2. Prendre un nouveau flacon de gel X4-Carb de ProCircuit. J’ai oublié ma 2e tâche… Un peu confus aussi. Avant d’entreprendre le dernier 9 kilomètres, j’allais partir sans ma gourde. Par chance qu’un coureur de la région, Michel Caron, était là, après avoir mis un terme à sa course, pour me rappeler de prendre ma gourde. D’autres facteurs ont aussi contribué à ma performance. Un rhume. Un vrai gros rhume attrapé 10 jours avant la course. Fièvre. Fatigue. Congestion nasale. Toux. Toux grasse. Toux productive… La « slime disease ». Je commençais à aller mieux… depuis la veille. L’humidité aussi. Elle s’est pointée après 3 heures de course.

Photo courtoisie: Michel Caron

Photo courtoisie: Michel Caron

Il n’aura fallu qu’un facteur pour changer le cours de ma course. À 5 kilomètres de la fin, j’ai échappé mon contenant d’électrolytes après m’être accroché les pieds dans la seule roche du sentier. En me retournant pour ramasser mon contenant, j’ai aperçu un coureur avec un dossard rouge à 30 mètres derrière. J’ai eu une brève période de questionnement. Mon dossard semblait orangé. Je ne me souvenais plus quelles étaient les couleurs des autres courses (25 km et 50 km). Je n’ai pas trop tergiversé sur la question. J’étais sûr qu’un coureur venait de me rattraper et je suis reparti à courir. Vraiment courir. J’ai laissé tomber toutes les barrières qui me ralentissaient jusqu’à maintenant. Soudainement, les montées étaient plus faciles. Je n’avais plus aucune douleur. Je me sentais avec plus d’énergie. J’avais retrouvé ma cadence. J’avais maintenant un autre objectif : distancer mon poursuivant et gagner cette course. Et j’y suis parvenu en 6h22:33. Loin de mon premier objectif mais un excellent temps tout de même.
Pineland 6À postériori :
Les couleurs des 2 autres courses étaient « blanc » et « bleu »…!!!
Après avoir lu le blogue du runner-up, je réalise qu’il ne m’a pas rejoint à 5 km de la fin. Probablement qu’il s’agissait d’un coureur que je venais de passer un peu avant…!!!

Et mon prix pour avoir gagné la course : un gros litre de sirop d’érable du Maine. Je les collectionne ceux-là. Il y a 2 ans, avec ma 2e position au Vermont 50, j’ai eu droit au sirop d’érable du Vermont…

Maintenant, en juin, je vais m’amuser. Il y aura la course de 10 km du Trail La Clinique du Coureur à Lac-Beauport le 7 juin prochain. Puis ce sera Estrie 50 le 14 juin. Une course dans les Sentiers de L’Estrie, des sentiers très techniques. Cette fois, je vais courir au rythme des sentiers… sans objectif de temps précis.

Sébastien Roulier   (www.sebastienroulier.com)
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Souliers : ASICS Fuji Racer
Veste : UltrAspire Spry Vest
Bouteilles : Amphipod Handheld bottle
Énergie durant la course : boisson sportive X1 + BCAA et gels X4 Carb et X4 vivifiant (caféine) de Pro Circuit

3 logos 2014

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