TARC Stone Cat Trail Festival – 24h chrono

Vendredi 3 novembre 19h

Après avoir soupé avec mes enfants, j’embarque dans ma voiture et va porter ma fille chez une de ses amies. Puis, je prends la direction d’Ipswich au Massachusetts.

20h

Passage au poste frontalier de Stanstead. Le douanier Américain me souhaite bonne chance pour ma course. La musique de Cinderella m’accompagne: My gypsy road can’t take me home / I drive all night just to see the light / My gypsy road can’t take me home / I keep on pushin’ ’cause it feels alright.

23h15

Arrivé au Seabrook Rest Area sur la I-95. C’est là que je vais dormir dans ma Pacifica. Le stationnement est plein à craquer.

Samedi 4 novembre 3h

J’ai dormi comme un bébé : profondément mais de courte durée. Je m’habille avec ma tenue de course. Je déjeune en roulant.

4h

Au site du départ de la course : Doyon School dont la cours arrière donne sur le Willowdale State Forest. Ça commence à s’activer. Je vais chercher mon dossard, le 2053. Puis je vais déposer mon bac avec mes effets. Après chaque boucle de 20km, je vais avoir accès à ce bac.

5h

C’est un départ. À la frontale, je guette les drapeaux réfléchissants. Je me retrouve en tête mais laisse filer 2 coureurs qui semblent partis en mission. Au ravito, à la mi-boucle, un bénévole me reconnaît. Dans la noirceur, je ne le reconnais pas mais le salue. Je suis comme une légende pour cette course. Le fameux French Canadian qui détient encore le record du parcours (6h10:55 en 2013). Je suis confortable en 3e position quand 2 autres coureurs me dépassent. La boucle de 20km s’allonge. Je doute. Ai-je manqué un virage? Suis-je sur le bon parcours? Finalement, le parcours est juste un peu plus long. Des extras milles, gracieuseté du directeur de course. Mon record du parcours ne devrait pas tomber aujourd’hui.

7h

Je termine la première boucle en un peu moins de 2h. Et repars immédiatement dans ma 2e boucle sans aucun arrêt au puit. Dès que j’entre sur le sentier, je trébuche. Je fais un beau plongeon. Déjà le 3e depuis le départ. Le soleil se lève. Les couleurs sont magnifiques. Rouge, comme mes genoux et un de mes avant-bras. Deux autres coureurs me dépassent.

8h

Au ravito, j’identifie le bénévole qui m’a reconnu un peu plus tôt : Josh. Dans mes premières années d’ultra-marathons, c’est avec et contre lui que je courrais. Je suis son premier coureur à réclamer du Coke.

9h

J’échange mes gourdes rapidement, me libère de vêtements inutiles maintenant qu’il fait un peu plus chaud. Je me promets une belle 3e boucle. Le 2/3 de la course est souvent un moment difficile dans mes courses. Depuis le début, je n’ai aucunement marché. Quand je ne m’accroche pas les pieds dans les racines ou les roches, ma foulée est fluide. L’inévitable arrive. Alors que je me félicite de ne pas avoir tombé depuis plus de 20km, je m’affale dans les feuilles mortes qui camouflent mes obstacles. Je dois être fatigué pour ne pas lever mes pieds suffisamment? Ou peut-être que ce sont mes souliers avec une semelle plus haute? Ou peut-être mes nouvelles lunettes qui me joue des tours sur la 3e dimension? Malgré toutes ces chutes, je me relève et poursuis mon chemin.

11h10

Enfin le début de la dernière boucle. Je rattrape un coureur que j’ai croisé dans la section aller-retour. Celui-là n’est plus une menace. J’en rattrape un autre. Des gens sur le parcours m’annoncent que je suis en 3e position. La seule explication est que les 2 coureurs qui m’ont dépassé dans la première boucle se sont trompés de chemin. Je fais ma plus belle pirouette près d’un trou de boue et finis ma chute dans un bosquet. Je me cogne la tête sur un tronc. Mon front et mes lunettes encaissent le coup. Tout ça devant 2 personnes sur une autre distance de course que je venais de dépasser. « Do you need help? » C’est vraiment rendu une habitude. Huitième chute…

13h32

Je maintiens ma position durant la 4e boucle et termine officiellement en 3e position en 8h32. La distance finale est de 86.5 km. Je mange et me change, jase avec quelques bénévoles et le directeur de course.

14h15

Bye Bye Stone Cat. Je retourne au Québec. Je continue à manger et boire sur la route. Je fais quelques arrêts pour me dégourdir les jambes. Les chansons des groupes de l’époque Hair Metal font vibrer mon habitacle.

17h45

Le douanier me félicite pour ma course.

19h

Sacs et bacs rentrés dans la maison. Je m’assois à la table à manger pour une bonne fondue avec mes enfants.

TOP CHRONO : 24h

Un gros mois se termine avec cette course. Ma génétique et un peu de folie m’ont permis de compléter un 100 milles (Bromont Ultra 160k – 2e), un 50 milles (Stone Cat – 3e), un marathon (Magog – 3e) et un 50k en 17h40 dans les Adirondacks. Trois podiums pour les trois courses. Tout ça en 4 semaines.

Je commence déjà à réfléchir à ma saison 2024. Il y aura des Backyards, une course de 24h, un marathon à Boston, le Frozen Yéti et sûrement plein de défis en montagnes.

« L’essentiel de la vie tient dans le mouvement. » – Henri Bergson

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