Marathon de Magog – Mon cerveau a disjoncté

La veille de la course, lors du jogging social du samedi organisé par le Club de Course Le Coureur, un ami me parle du marathon de Magog qui aura lieu le dimanche. Des connexions rapides se font dans mon cerveau : je pourrais y participer? Voilà une bonne idée !!!

C’est sûr qu’après avoir complété mon ultramarathon de 160 km au Bromont Ultra il y a seulement une semaine, il aurait été sage de me reposer. Mais, j’ai vécu de belles sensations lors de cette course où je célébrais la course, la nature et l’automne. Ça m’éloignait de mes émotions douloureuses vécues dans les semaines précédentes. Je voulais encore m’immerger dans cet état de bien-être que me procure la course.

Il semble que je ne sois pas le seul à décider de courir un marathon à la dernière minute. L’Olympienne Lyne Bessette, croisée au moment de m’inscrire, parle d’une bulle au cerveau dans la semaine précédant le marathon pour expliquer sa participation au marathon de Magog. Toujours intéressant de piquer une jasette avec ces légendes du sport toujours accessibles.

Photo Patrick Trudeau dans Le Reflet du Lac. On peut y lire Deux « légendes » des sports d’endurance en Estrie: Lyne Bessette et Sébastien Roulier. Merci Patrick de me hisser à ce rang de légende.

Je n’ai aucun objectif de temps précis, mais je me dis que sur ce parcours et dans ma condition, je pourrais viser entre 3h et 3h30. Avec un tel temps, si je vide bien ma vessie avant la course, je devrais même m’en tirer sans pause-pipi qui me fait perdre un temps précieux…et surtout des positions précieuses.

Le marathon de Magog est particulier. Ce n’est pas l’endroit pour réaliser son meilleur temps. Il y a plusieurs côtes qui cassent le rythme. Mais tout est compensé par le super parcours qui nous amène dans le secteur d’Orford avec toutes ses couleurs d’automne.

Le départ est donné à 8h. La température est idéale. Pour faire fi des raideurs dans mes jambes présentes au départ, je mets mes écouteurs et je pars la musique, ce que je fais très rarement dans mes courses. Les chansons de Mötley Crüe, AC/DC, Scorpions, Metallica, Guns N’ Roses et bien d’autres me donneront le rythme pour avaler les kilomètres. Le premier kilomètre a toutes les allures d’une marche. Je me rappelle ma discussion quelques minutes plus tôt avec Lyne où je lui disais qu’à mon âge j’étais plutôt du type diesel : partir lentement jusqu’à ce que s’installe ma vitesse. Mais là, je veux tout de même finir le marathon aujourd’hui. On n’est pas dans un club de randonnée urbaine. J’impose donc un rythme plus rapide dans le premier 5 km de montée, la montée étant ma force lors de la première boucle de 21 km. J’alterne alors entre la première et la deuxième position jusqu’à une longue descente où je me campe dans ma 2e position.

J’ai plutôt rigolé en voyant le leader s’arrêter pour une pause-pipi me permettant de le dépasser. Lorsqu’il revient sur moi au 12e km, je jase avec celui qui deviendra le plus jeune vainqueur de l’épreuve à 20 ans. Je lui raconte qu’un pipi a eu raison de ma première position le weekend précédent. On partage nos CV sportifs. Lui, qui en est à son premier marathon et aspire à faire le Canada Man, est étonné de ma feuille de route : 61e marathon et 53 ultramarathons à mon actif. C’est un jeune super sympathique qui a une belle énergie et tout un potentiel pour le futur. Il a un bel esprit sportif et propose de faire un bout avec moi. Mais très rapidement, je lui indique de faire sa propre course car il est beaucoup plus rapide que moi et la compétition nous talonne derrière.

Photo Courir en Estrie

J’aurai 4 autres occasions de réduire l’écart avec le leader qui semble avoir de gros problèmes de vessie et de côlon aujourd’hui.

Photo Courir en Estrie

Les kilomètres défilent plutôt rapidement. En aucun moment, je ne ressens la fatigue. Mes jambes, par contre, sont un peu plus lourdes dans les montées de la 2e boucle. Toujours 2e depuis un bon moment, à un kilomètre du finish, celui qui occupait la 3e position me dépasse avec conviction. Je terminerai sur la 3e marche du podium en 3h07:33, à une vingtaine de secondes derrière lui et à une minute du vainqueur.

Photo Courir en Estrie

Je suis très fier de ma course. J’ai certainement un terrain génétique me permettant d’enligner toutes ces courses et ces défis. J’ai aussi un talent à la course que j’aime exploiter et qui me permet d’ajouter un marathon non planifié à mon calendrier. Je connais bien mes limites et je sais quand ralentir. On dit souvent que tout se passe entre les oreilles dans les courses comme le marathon et l’ultramarathon. Oui, une tête forte ça aide mais parfois, il faut juste se laisser aller, un peu naïvement, et vivre sa passion pleinement. Et ça donne un marathon sans problème pour descendre les escaliers le lendemain…

Là, je pense bien que c’était ma dernière course de la saison…mais il reste encore de beaux weekends pour des défis…

Merci à La Tribune et à Le Reflet du Lac pour leurs résumés de la course.

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Propulsé par Le Coureur

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