Ma récolte 2013
Il est maintenant venu le temps de ranger mes médailles de 2013. Tout au long de l’année, je dépose mes médailles de participations et de podiums sur le dessus de ma bibliothèque. Elles ne sont pas à la vue mais bien cachées au sous-sol. Après chacune de mes courses, je vois ainsi ce que j’ai accompli. Mais avec la nouvelle année, tout ça est remisé dans une boîte. Je réalise encore plus tout ce que j’ai accompli durant l’année. J’ai dit «tout ça est remisé»…c’est plutôt «presque tout ça». Mes plaques et certificats de certaines courses resteront sur une étagère pas trop loin. Cette année, ma boucle du Vermont 100 et ma plaque des Championnats Mondiaux de Trail vont rester à vue. Tranquillement, le dessus de ma bibliothèque va se garnir de trophées et de médailles au fil des mois de 2014.
Je ne vois pas ça comme un recommencement par contre. Mon corps se souvient. Mes fibres musculaires se souviennent. Ma tête se souvient aussi. Mon vécu de 2013 s’ajoute à tout ce que j’ai vécu depuis plusieurs années. C’est tout ce bagage que je transporte en moi qui fait de moi le coureur que je suis aujourd’hui. La course est en moi. Et lorsque je regarde l’ensemble du tableau, je suis très fier de tous mes défis relevés. J’oublie alors les quelques mauvaises sorties, les courses difficiles, les blessures. Je peux lever la tête bien haute et regarder vers l’avant et me fixer d’autres défis.
Au début de chaque année, je me demande «où la course va me mener»? Vais-je réussir de bons entraînements, de belles performances? Malgré tous mes succès, je parviens toujours à en découvrir plus sur la course, à en découvrir plus sur moi-même. Alors qu’au début j’avais des objectifs précis pour la distance marathon, rapidement, la course a trouvé une place dans mon quotidien. Je cours parce que j’aime courir. Je cours pour le plaisir de courir. Je parviens tout de même à réaliser des performances qui me poussent à bien m’entraîner, qui me mènent à explorer davantage. En 2009, j’ai réalisé mon meilleur temps sur marathon. En 2010, j’ai repoussé mes limites avec plusieurs courses exceptionnelles en poussant mes enfants. Team Roulier a alors gagné le marathon de Rimouski. En 2011, j’ai découvert le monde fantastique de l’ultra-trail au Stone Cat Trail Races. Cette seule course m’a ouvert un chemin que je n’osais pas emprunter. En 2012, j’ai trouvé la force pour guérir une blessure survenue tôt au printemps pour finalement me relever et réaliser de très belles courses tant sur route qu’en trail.
Et que dire de 2013…
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Vermont 100 – Avec mon pacer, Sergio
J’ai exploré davantage les limites de mon corps…et de ma tête. Il y a eu une course de 100 km au printemps mais c’est surtout mon premier 100 miles au Vermont qui m’a fait réaliser la force et la détermination que l’on peut avoir pour terminer ce genre d’épreuve. Le corps ne cherche qu’à arrêter, se protéger. La tête doit être forte pour continuer à avancer, pour guider les pas. Il faut puiser au plus profond pour ne pas abandonner, pour continuer à avancer. Malgré un corps exténué, on peut continuer à avancer. Mon corps a guéri et ma tête a grandi de cette expérience. Mon corps sera encore plus fort, ma tête aussi. Je serai encore plus fort pour ma deuxième course de 100 miles cet été au Vermont.
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World Trail Championships – Avec Massimo d’Italie
J’ai eu l’opportunité de représenter le Canada aux Championnats Mondiaux de Trail au Pays de Galles. Une très belle expérience humaine. Cette sélection va beaucoup plus loin que le fait de courir. Elle m’a fait réaliser que je voulais explorer encore plus ce que la course pouvait m’offrir, d’autres aspects de la course. J’ai alors partagé mon expérience par des conférences, un site internet, un blogue. Je me suis ouvert pour mieux définir ce que la course est pour moi. Et je veux continuer à en chercher tous les sens.
- J’ai réalisé que mon corps a aussi ses limites. Il faut les reconnaître et prendre un peu de repos. Beaucoup de courses, de la fatigue et une blessure. Je n’ai pas couru autant que je l’aurais voulu dans les trois derniers mois. Par contre, ma tête et mon corps avaient besoin de défis personnels. À un rythme moins agressif que les courses, j’ai découvert les montagnes et les crêtes des Montagnes Blanches. De longues rando-courses seuls dans cette immensité.
Et tout ça aura été bénéfique car j’ai connu une fin de saison exceptionnelle avec 3 victoires dont un record de parcours au Stone Cat Trail Races – 50 miles en 6h10.
Stone Cat Trail Races
- En 2013, j’aurai parcouru 6000 km dont 1000 km de courses. Plusieurs belles courses. Sur routes mais surtout en sentiers. Plusieurs victoires sur des parcours de 20 km à 100 km. Beaucoup d’ultras. De bons classements canadiens aussi. Deuxième meilleur Canadien sur 100km, troisième sur 50 miles et 5e sur 100 miles. Une très bonne année.
J’ai encore plusieurs défis en tête pour 2014. Il y aura des courses importantes dont Vermont 100 et les Championnats Mondiaux de 100km en Lettonie. Il y aura des défis personnels dans les Sentiers de l’Estrie et Les Montagnes Blanches. Aussi, mon projet « En Mouvement pour la Santé », qui me permet de conjuguer ma passion et mon travail, m’amène à m’impliquer dans différents projets tels que :
- Ambassadeur pour le Défi Hivernal Leucan Estrie le 26 janvier… Il est toujours possible de s’inscrire ou bien de donner généreusement
- Membres du Comité d’accueil de Clara Hughes à Sherbrooke lors du Grand Tour de Clara pour Bell Cause pour la cause de la santé mentale le 28 mars prochain
- Président d’honneur de deux nouvelles courses ultra au Québec : Estrie 50 et Pandora 24.
- Et, il y aura quelques conférences par-ci, par-là.
Pour 2014, je bénéficierai encore de l’appui de partenaires pour m’aider dans mes projets (Le Coureur, Pro Circuit Endurance et Les Sentiers de l’Estrie).
En ce début d’année, je sens que mon corps guéri. J’ai retrouvé une fluidité dans mes foulées…J’ai retrouvé tout le plaisir de courir. Et je sens que mon corps se transforme… Mon corps est plus à l’aise dans les sentiers. Mes jambes répondent mieux suite aux impacts sur les sentiers que sur l’asphalte. Mes fibres musculaires changent…je crois. Je développe mon endurance en sentiers, avec les montées et les descentes. Tout ça est plus facile et la récupération, rapide. Ma tête préfère les sentiers aussi. Je délaisse un peu plus la route. Je crois que dans la nature j’y retrouve plus…ma vraie nature.
Je viens de terminer un film intéressant, Southbounders. Des gens qui traversent l’Appalachian Trail du Maine vers la Géorgie. J’en retiens deux messages importants:
- «Hike your own hike». Pour la course, on peut dire «Run your own run» ou «Race your own race». C’est une démarche personnelle avant tout. Égoïste…Non. Notre passion peut en inspirer plus d’un.
- «Always be willing to take the next step». La course offre plusieurs possibilités. Des entraînements variés, des surfaces différentes, des rencontres, des partages…Parfois, la prochaine étape, c’est de prendre du repos. La prochaine étape, c’est aussi de continuer à avancer lorsque dans une course, on est prêt à tout abandonner. Je cours depuis presque 15 ans. J’ai toujours cette motivation pour courir et me dépasser. Et j’y parviens. Les résultats sont là aussi. Pour évoluer à la course, pour ne pas atteindre un plateau et tout abandonner, il faut changer la formule. Pas de grands changements… Mais il faut se permettre d’explorer. C’est dans l’exploration de terrains moins connus qu’on découvre et se découvre. On peut ainsi amener notre course à un autre niveau.
Je vous souhaite à tous une belle année 2014 remplie de nouvelles aventures.
Sébastien (www.sebastienroulier.com)
