Histoires de cœur

Depuis la fin de l’année 2020, j’avais l’intention d’écrire ce blogue. Une revue de ma dernière année à la course. J’ai repoussé l’écriture.

L’arrivée du printemps et la planification d’un troisième événement Avançons tous en cœur pour la banque alimentaire Moisson Estrie, voilà les étincelles qu’il me fallait pour mettre sur papier mes réalisations 2020. Les cristalliser dans un texte et saisir tout ce qu’elles m’auront apporté afin d’enrichir mon baluchon et poursuivre vers d’autres défis.

Chaque année, j’ai l’impression qu’il sera difficile d’atteindre le niveau ou les exploits réalisés les années précédentes. Pourtant, chaque année je réussis à innover ou à repousser mes limites. 2020 n’y échappe pas.

Mon calendrier affichait quelques courses : le marathon de Boston en duo en avril, une course de 24h au New Jersey en mai, une course à relais en juin, un championnat mondial de 100km en septembre.

La COVID-19 est arrivée. Et vlan !!! Elle a balayé toutes ces courses de mon calendrier…

Une menace à mon parcours de coureur? Non, pas du tout. Vingt ans à courir et plus de 100 000 kilomètres au compteur m’ont permis d’acquérir une certaine sagesse. Sans aucune amertume, j’ai accepté cette situation. Une année sans dossard ni médaille a ouvert la voie à une année à explorer d’autres facettes de la course.

Mon année 2020 se termine avec 7000 kilomètres. Un chiffre impressionnant, certes. Quelques-uns de ces kilomètres méritent que je m’y attarde.

Le Grand Cœur – L’odyssée de l’Oie Capitaine

Toutes unies à la chaîne
Derrière l’oie capitaine
Qui connaît le chemin

– Mes Aïeux, Les Oies Sauvages

L’Oie Capitaine, c’est moi. Le chemin, j’en suis l’artiste. Une fresque gigantesque en forme de cœur sur le territoire de l’Estrie. Un cœur de 422 km soit 10 marathons. Une levée de fonds pour la banque alimentaire Moisson Estrie pour que cette dernière puisse desservir les gens dans le besoin. Un défi personnel, un défi sportif, un défi social, un défi pour ma communauté, un défi à la hauteur de la cause. Et en le faisant au profit de Moisson Estrie, j’ajoute ainsi l’ingrédient de la réussite.

Le terme odyssée s’est imposé après mon premier Grand Cœur de 305 km en 50 heures en mai 2020. Quelques mois plus tard, le 9 octobre, je me retrouve à nouveau devant l’entrepôt de Moisson Estrie pour débuter cette odyssée. Un long voyage de 3 jours m’attend. Un voyage audacieux. Vers l’inconnu, je m’élance, accompagné d’une envolée de bénévoles hors pair pour me supporter dans ma quête.

Chacun de mes pas dessine ce Grand Cœur que je n’ai jamais sillonné. C’est fascinant de découvrir toutes ces routes, découvrir ma région au pas de course dans un décor automnal enivrant.

Cependant, il y a parfois des détours.

Tôt dans mon parcours, arrivé au bout d’un sentier avec Marco qui m’accompagne dans les premières sections, je réalise alors que le bon chemin est à environ 30 mètres. Un obstacle se dresse devant nous. Un bras de la rivière nous sépare de la bonne voie. Je descends le talus pour atteindre la berge. J’y enlève mes souliers. J’ai bien voulu atteindre l’autre rive à la nage mais l’eau froide d’octobre m’a incité à demeurer sur la terre ferme et à rebrousser chemin. Mon compagnon était bien heureux de cette décision.

Aucun autre écart au trajet ne surviendra par la suite. Les villes et villages défilent. Plusieurs endroits qui m’étaient inconnus sont maintenant des traces sur mon Grand Cœur.

Et pour me transporter toujours plus loin sur ce cœur, il y a tous ces gens qui se joignent à notre volée: quelques coureurs rencontrés ici et là et tous ces enfants pour m’accompagner en pleine nuit à St-Camille.

La première journée se termine dans le petit hameau de Scotstown, porte d’entrée sur la région du Mont Mégantic. Il est 3h15 du matin. Mon équipe de support trouvera sommeil dans un refuge destiné aux scouts. Après environ 150 kilomètres, je reste à l’écart et dort dans un des véhicules après cette longue journée épuisante.

Jusqu’au bout de leurs forces
Elles bomberont le torse
Pour que le groupe avance

– Mes Aïeux – Les Oies Sauvages

Lors de la deuxième journée, la noirceur est tombée rapidement. C’est maintenant l’accalmie après une petite averse essuyée sur quelques kilomètres entre Lac Mégantic et Woburn. Toutefois, au loin, le ciel est déchiré par de nombreux éclairs. Je suis témoin d’un spectacle vers lequel je me dirige et où je vais m’engouffrer.

Pourtant, à l’aube, un lever du soleil éblouissant émergeant des montagnes annonçait une belle journée chaude. Mon départ a lieu sous les regards de quelques habitants du village. Malgré les nombreux kilomètres parcourus jusqu’à tard dans la nuit, ma cadence est confortable en ce début de journée dans la traversée du Parc du marécage. Et puis, j’avale les kilomètres montagneux pour atteindre la Porte des Étoiles. Cette sculpture ouvre la voie à la Réserve internationale de ciel étoilé. Et j’y suis accueilli par l’équipe de football local, Les Béliers, qui m’escorte au travers de la ville.

Quelques heures plus tard, malgré l’obscurité, aucune étoile ne s’affiche dans le ciel. L’averse intense et les rafales de vent qui frappent m’affaiblissent. Elles séviront durant une période de temps qui me paraît une éternité. Mon énergie du début de la journée m’abandonne tranquillement. J’ai quitté ma position de tête pour me réfugier derrière deux coureurs. Ils seront mes écrans protecteurs pour une longue section exposée aux intempéries. J’affronte le déluge. Mes yeux sont rivés sur la bande blanche de la chaussée. Le dos voûté et les épaules levées pour conserver ma chaleur. Mes souliers sont complètement détrempés. Et même si la pluie s’estompe, les vents ne fléchissent pas. Il se fait tard. Je suis épuisé. Ma course devient une longue et lente marche dans les sections en montée. Je suis contraint de terminer ma journée à une dizaine de kilomètres de l’église où j’avais prévu arrêter pour dormir. Je reprendrai mon odyssée à cet endroit au matin.

Après plus de 21h en mouvement depuis le matin et tout près de 130 km franchis (pour un total d’environ 280 kilomètres), à 5h30, je rejoins le véhicule pour y dormir à nouveau.

Quelle belle leçon
Que ces oiseaux nous font
Obstinée et fidèle

– Mes Aïeux – Les Oies Sauvages

Au matin, aucune trace de la violence des conditions météorologiques n’est apparente. Le soleil est radieux laissant présager une autre belle journée. Aucunes précipitations ne sont prévues.

Étrangement, ma pause de la course est salvatrice. Bien que j’aie quelques raideurs musculaires au départ, j’adopte un rythme de course intéressant. Comme la veille, les 50-60 premiers kilomètres de la journée se déroulent à merveille. La température y est certainement pour quelque chose. La clarté du jour aussi. Et toutes les personnes qui me rejoignent sur le parcours également. Après 300 kilomètres, j’en profite même pour faire une entrevue pour la télévision pendant que je coure.

Plus tard, en quittant la ville de Coaticook, j’entame ma troisième nuit. Une nuit qui s’annonce intéressante puisque mes compagnons de route sont les trois personnes que j’avais identifiées pour m’aider à traverser ce périple. Comme les membres d’une garde rapprochée qui avaient fait leurs preuves dans l’odyssée précédente. Annie-Claude, Marco et Patrick devaient m’épauler, me transporter dans ce défi lors des moments plus difficiles. Et, jusqu’à maintenant, ils y parviennent.

Subrepticement, le mercure s’est abaissé avec la disparition des rayons lumineux. Maintenant en pleine nuit, la température chute sous le point de congélation. Ce n’est pas une température très froide, j’en conviens. Mais avec des réserves d’énergie trop basses, toutes ces calories dépensées et cette fatigue accumulée, mon corps n’a plus la capacité de produire de la chaleur. J’enfile plusieurs vêtements chauds. J’essaie de poursuivre ma route à la course. Deux de mes acolytes sont affectés par ce froid et doivent trouver refuge dans les voitures. Je continue à avancer avec Annie-Claude. La course est impossible. Mon rythme de marche est laborieux. Le coup final est donné en traversant un viaduc. Alors exposé à des vents forts, je suis frigorifié. Figé. Mon corps est saisi de tremblements. Ma vision se brouille. Je dois m’accrocher à Annie-Claude pour qu’elle me guide. La voiture de soutien n’est pas trop loin mais chacun de mes pas réclame un effort important. Alors qu’Annie-Claude tente de me réchauffer, je me rappelle lui avoir dit :

« J’aime ce qui m’arrive. C’est exactement pour ça que je coure si longtemps. Pour vivre des situations difficiles… » …et trouver le courage d’avancer.

À ces mots, on pourrait penser qu’il n’y a pas que ma vision qui est brouillée mais la course, c’est mon laboratoire pour m’entraîner à la résilience. Péniblement, j’atteins enfin le véhicule de soutien. Je m’étends sur tout ce qui jonche l’habitacle intérieur. Le chauffage est au maximum. Tranquillement, mon corps retrouve ses fonctions. Je reste ainsi plusieurs minutes.

Je terminerai tout de même les 15 kilomètres restants pour une journée d’environ 110 kilomètres (et un total de 385 kilomètres). Il est 3h30 du matin. Cette fois, un lit confortable m’attend.

Le nid originel
La toundra les appelle
Et guide leur instinct

– Mes Aïeux – Les Oies Sauvages

Un dernier départ. L’objectif est de compléter les 37 kilomètres me séparant de ma destination finale. Un retour au bercail à Moisson Estrie. Là où tout a commencé il y a exactement 3 jours. La nuit a été difficile. Mon corps en convulsion, mes jambes sans repos, n’ont cessé de me réveiller.

Je suis fatigué mais je sais que mon périple achève.

Déjà, je porte un regard sur ce que j’ai accompli et je suis fasciné par la capacité d’adaptation du corps humain. Je me sens tout de même beaucoup mieux et moins fatigué que lors de mon dernier départ, au même endroit, dans ma première odyssée qui n’a duré que 2 jours.

Les kilomètres défilent rapidement.

La rue King de Sherbrooke nous appartient.

Quelques coureurs se greffent au groupe pour nous accompagner dans les derniers instants de ce très long défi. Le maire de Sherbrooke se joint aussi à notre groupe. L’envolée d’oies sauvages arrivent bientôt à destination, guidée par l’Oie Capitaine et accueillie par une foule.

Enfin, nous y voilà. Mission accomplie !!!

Un événement qui a bénéficié de l’aide précieuse et indispensable de nombreux bénévoles.

Une levée de fonds de 225 000$ pour la banque alimentaire Moisson Estrie.

422 kilomètres, 77 heures…

…Et quatre poutines

Lors de mon premier périple, mon alimentation avait amené quelques commentaires. Manger une poutine lors d’une course n’est pas commun. Pour ce défi, j’avais annoncé une « Tournée des poutines ». Chaque journée mettrait sur mon passage une cantine où j’allais me procurer une poutine.  J’ai bien atteint cet objectif. Quatre poutines ont été mangées pour soutenir l’Oie (ou la Mouette) Capitaine.

Avançons tous en cœur – 2e édition en images.

Le cœur sur la main…et l’autre main pour pousser une chaise Kartus – Course partagée de 100 km

Depuis quelques années, j’ai choisi d’offrir des courses. Pousser des gens à mobilité réduite pour leur faire vivre l’effervescence d’une course. Partager le bonheur de courir. Donner une signification particulière à chacun de mes pas. Promouvoir l’inclusion sociale.

Courir leur procure des sensations que leur vie en fauteuil roulant ne peut leur permettre. Participer à une course et croiser le fil d’arrivée décuple ces sensations.

En avril 2020, je devais courir mon deuxième marathon de Boston en duo, cette fois avec mon ami Samuel Camirand atteint d’une maladie neurodégénérative, l’ataxie de Friedreich. Cette course a bien sûr été annulée. Il ne faut jamais remettre au lendemain ce qui peut être fait aujourd’hui. Et c’est encore plus vrai lorsqu’on a une condition qui peut nous faire perdre certaines capacités. Il était important pour moi de pousser Samuel dans une course improvisée avant que son corps ne puisse plus supporter un tel défi.

Une course de 100 km en duo était tout à fait appropriée pour le fougueux Samuel. Parmi les records Guinness, la catégorie de Course de 100 km en duo, sans changer de coureur ni de passager, n’existait pas. La demande d’ajouter la catégorie a été faite et acceptée.

Nous avons arrêté notre choix sur le parcours du 100 km du MRSQ – Mont Royal Summit Quest à Montréal. Pour y arriver, une équipe de support dirigée par Kartus, compagnie québécoise conceptrice d’un fauteuil adapté pour la course à pied, nous accompagnera tout au long du défi.

Je voulais que notre défi profite aussi à d’autres coureurs. Ainsi, j’ai invité un duo à prendre le départ de notre 100 km, Annie-Claude et Soleine. Ce sera une première expérience pour les deux coureuses. Elles prévoient nous accompagner pour les premiers 25 kilomètres.

C’est sous un ciel dégagé que le coup d’envoi est donné le 12 septembre vers 6h30. Mon inspiration et ma motivation à accomplir cet exploit me précédera à chacun de mes pas.

Le trajet nous amène à contourner le Stade Olympique avant de nous diriger vers le Parc Lafontaine. Cette visite de Montréal en Kartus semble plaire à Samuel et Soleine. La montée du Pont Jacques-Cartier est un peu plus difficile pour les coureurs mais ce sera plutôt plat pour le reste du parcours : Île Ste-Hélène, Circuit Gilles Villeneuve, Petite voie du Fleuve, Estacade du Pont Champlain. C’est à Verdun, après environ 25 kilomètres qu’Annie-Claude et Soleine terminent leur aventure en duo. Une expérience que chacune compte bien reproduire.

Samuel et moi poursuivons notre route sur la piste cyclable longeant le fleuve St-Laurent vers notre point de demi-tour à Pointe Claire. Durant tout le trajet, nous sommes bien escortés par Edouard et Charlotte à vélo. Pour que le voyage soit agréable, nous devons faire quelques pauses. Prendre place dans une chaise est tout de même exigeant. Samuel doit assurer la stabilité de son torse et compenser régulièrement les mouvements de la chaise. Sa condition physique exige aussi certains soins et il doit s’étirer régulièrement.

Beaucoup de gens qui croisent notre route nous encouragent et ont un sourire. L’expérience est humainement enrichissante pour toutes les personnes impliquées dans ce défi.

Pour le retour, nous retraçons le trajet parcouru. Annie-Claude se joint à nous au kilomètre 75 pour terminer l’aventure. Les derniers 10 kilomètres diffèrent de ceux du départ. Il faut atteindre le sommet du Mont Royal. Oui! Oui! Une très longue montée en poussant beaucoup plus que mon poids. Pour que le record soit valide, je dois être le seul à pousser Samuel dans cette côte interminable. C’est en marchant, un pas à la fois, que je gravis la montagne.

Après 13h02 en mouvement, nous atteignons le belvédère Kondiaronk du Mont Royal.

Et, c’est dans ces mots que Samuel conclut son aventure :

« Une journée incroyable. Parcourir 100 km en 13:00. C’est ce que mon ami Sébastien Roulier a fait. Du jamais vu. Peut-être même que nos photos apparaîtront dans le livre des records Guinness !! Je suis tellement bien entouré et je remercie la vie pour ça !! Et le trajet, la météo, les surprises : Wow !!! Wow !!! Wow !!!

Commencer au stade olympique, monter le Pont Jacques-Cartier, longer l’île Ste-Hélène, rouler sur l’estacade du pont Champlain, longer le fleuve jusqu’au pont Mercier et même plus loin et finir avec une vue incroyable sur le top du mont Royal.

C’était magique. Merci à tous ceux qui ont contribué à cette journée magique !! »

À ce jour, nous sommes encore en attente de l’homologation du record.

Course partagée de 100 km en images

Découvrir la beauté du Québec

À mon retour des Montagnes Blanches du New Hampshire le 8 mars 2020, je ne me doutais pas que c’était pour être mon dernier voyage aux États-Unis pour une longue période de temps. Je venais de compléter 5 boucles du Mont Lafayette en moins de 14h (65 km et plus de 6500 mètres de dénivelé positif). Je voulais retourner dans cette belle chaîne de montagnes comme je le fais régulièrement à chaque année.

Les frontières fermées et toutes ces courses annulées n’ont pas emporté mon désir de parcourir les sentiers. Annie-Claude, que j’ai rencontrée sur mon premier Grand Cœur au mois de mai 2020, a été la flamme pour la découverte de mon Québec sauvage. Explorer des territoires reculés en toute simplicité. Aucun ravitaillement. Aucun refuge. L’essentiel dans nos sacs à dos. Elle a accepté de faire équipe avec moi pour plusieurs sorties de rando-courses (fastpacking).

Traversée de Charlevoix : 150 km – 26 au 28 juin 2020

Double traversée du sentier Le Fjord au Saguenay : 86 km – 23 au 25 juillet 2020

Double traversée du sentier des Caps de Charlevoix : 105 km – 25 au 27 juillet 2020

Traversée du Parc National de la Gaspésie : 123 km – 19 au 22 août 2020

Quelle chance nous avons d’avoir tous ces parcs et montagnes pour s’évader en nature. Des sentiers de longue randonnée pour nous permettre d’apprécier les paysages sauvages du Québec. De belles aventures à dormir sous une bâche, remplir nos gourdes à même les ruisseaux ou les lacs, avancer sans temps de passage. Des expériences loin de la routine habituelle, loin de tout cet asphalte et tout ce béton, tout ce bruit et toutes ces exigences. Plutôt ralentir le rythme effréné de la vie, prendre le temps, écouter la Nature et s’en imprégner.

Au fil des aventures, de toutes ces discussions, de tous ces moments passés ensemble, Annie-Claude et moi avons tisser des liens bien au-delà de celui de compagnons d’aventure. Nous avons constaté une harmonie dans nos valeurs, une affinité pour la course bien sûr mais aussi pour bien d’autres facettes de nos vies. Une complicité s’est développée. Nos chemins se sont croisés sur mon Grand Cœur et maintenant nous en empruntons un, main dans la main…avec 6 enfants qui gravitent autour de nous.

Et pour lui permettre de bien suivre ma cadence, j’ai choisi de ralentir un peu… À moins que ce ne soit elle qui ait ralentit afin d’adopter mon rythme? À réaliser tous ces défis de longue distance et avec mon âge qui avance, mes fibres musculaires pour la course rapide sont certainement moins nombreuses…

Peu importe, l’important est de partager tous ces moments ensemble.

D’autres coups de cœur – Témoin de paysages extraordinaires

Le Québec regorge de beaux endroits. Caméra à la main, j’ai pu capter des fragments de certains paysages grandioses à mes yeux. Ils sont aussi très significatifs puisque je partageais alors ces moments privilégiés avec mon amoureuse.

Un trèfle à quatre cœurs – Le retour de l’Oie Capitaine

Elles arrivent au printemps
Sur les ailes du vent
Par les routes de l’air

– Mes Aïeux – Les Oies Sauvages

Le printemps a déjà frappé à nos portes. Le weekend du 21 au 24 mai arrive à grands pas. Ce sont les 4 jours sur lesquels s’échelonnera ma nouvelle odyssée pour lever des fonds pour Moisson Estrie. Cette fois, je dois composer avec des règles sanitaires plus strictes. Actuellement, nous sommes en zone orange en Estrie avec un couvre-feu entre 21h30 et 5h. Dommage, je ne pourrai pas courir la nuit. Et même si les règles s’assouplissaient, je vais adapter ma course à cette règle, au grand bonheur de mon équipe de support qui va pouvoir dormir à des heures plus décentes.

Ainsi, j’ai modifié mon parcours du Grand Cœur pour en faire quatre. Quatre cœurs. Un par jour. Quatre départs pour des cœurs de 120 km, 115 km, 110 km et 85 km pour un total d’environ 430 km.

Tous les départs et retours se feront à partir de Moisson Estrie, la racine de cette course. Bien que le parcours ressemble à un trèfle à quatre feuilles, ce n’est pas sous le thème de la chance que ma course se produira. Quelques coïncidences surviendront certainement mais, ce sont des thèmes sur lesquels chaque individu peut avoir un pouvoir que nous avons arrêté notre choix. Chaque feuille représentera une valeur précieuse à Moisson Estrie, ses bénévoles et moi-même lesquelles seront partagées avec tous ceux touchés par notre trèfle à quatre cœurs. Les quatre valeurs retenues sont :

La bienveillance

L’entraide

Le courage

L’amour

Toutes ces valeurs sont présentes en chacun, parfois dissimulées plus profondément, parfois plus difficiles à exprimer. En ce temps de pandémie, je souhaite que tous puissent les manifester ou alors les cultiver pour en faire profiter les autres.

Et pour ce nouveau défi, je vais à nouveau partir à la recherche de la meilleure poutine.

Mon calendrier 2021 prend forme

Outre le 3e événement Avançons tous en cœur, je vais poursuivre l’exploration de sentiers de longue randonnée en mode fastpacking avec Annie-Claude. L’inspiration du moment nous guidera vers quelle région nous diriger.

Après plus d’un an sans participer à des courses organisées, le nouveau parcours de 100 milles du Québec Méga Trail est maintenant à mon horaire pour le début juillet, en espérant que les conditions sanitaires le permettent.

Je prévois aussi courir quelques courses partagées :

  • Marathon de Boston avec Samuel (si traverser les frontières devient possible en octobre)
  • Marathon avec un autre co-coureur (pour une qualification pour le marathon de Boston en duo en 2022)
  • Améliorer le record Guinness du nombre de kilomètres parcourus en 24h en poussant des personnes à mobilité réduite dans une chaise. Je vais devoir alterner les passagers pour limiter les temps d’arrêt. Le record à battre est de 160 km.

Et il y aura certainement des sorties improvisées me permettant d’explorer là où la course me mènera.

Profitez pleinement de ce que la vie a de beau et de bien à vous offrir. N’oubliez pas que parfois, il faut ralentir pour le reconnaître.

Portez-vous bien.

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Une réponse à Histoires de cœur

  1. Francois dit :

    Merci pour ce compte-rendu de ton année COVID qui démontre que tu n’es pas seulement un coureur de talent mais aussi un coureur de coeur.

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