La Chute du Diable : La course, un sport solitaire ?… Pas du tout.

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Quel accueil !!!

La première personne que je rencontre à mon arrivée au PARC Récréoforestier de Saint-Mathieu-du-Parc est Michel, l’organisateur de la course La Chute du Diable. Malgré toutes les tâches qui lui incombent, il m’accueille chaleureusement. Puis je me dirige vers l’Amphithéâtre au Coeur de la Forêt, un très beau site extérieur. Et je vais de rencontres en rencontres. Des visages connus, d’autres nouveaux. Et nous jasons comme si nous nous connaissions depuis longtemps. Ce sera ainsi tout le weekend. Je ne serai pas là que pour courir. Ces rencontres sont uniques aux courses en sentiers ou aux petites courses locales.

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Un compagnon fou

10633985_10202577029442745_4483054500865110829_oSamedi matin. Le départ du 80 km est à 5h du matin. Un départ à la frontale. Une température fraîche. Maintenant, ça fait plus de 2 heures que je cours. La nature se réveille. Et moi, je sillonne les beaux sentiers du Sentier National. Des sentiers biens dégagés. La ligne de course bien visible. Mes pieds qui s’accrochent bien dans la terre. La Station Roland-Leclerc est mon prochain ravitaillement. Je suis accueilli par un chien excité. Je fais le plein et repars d’un bon pas. Après une minute de course, j’entends un bruit. Une boule de poils me dépasse. Le chien du ravito n’était pas attaché. À chaque instant, je suis persuadé qu’il va retourner vers son maître. Mais non. Je continue à avancer et il continue à trottiner devant moi. Quand je réalise qu’il ne retournera probablement pas sur ses pas, je n’ai pas envie de retourner moi-même. Mon nouveau compagnon semble plein d’énergie et il fait frais. Il devrait  tolérer une course d’environ cinquante minutes, c’est-à-dire jusqu’au prochain ravito. Et l’eau ne sera pas un problème, il y a des lacs partout. À un certain point, il me laisse prendre les devants. Il gambade derrière moi. Parfois, son museau s’approche trop près de mes pieds. Quand je m’arrête pour le lui dire. Il s’arrête net et me regarde. Il semble me comprendre. Puis, nous repartons. J’ai l’impression d’avoir mon pacer. Je lui montre un passage sous un tronc d’arbre puis je m’assure qu’il emprunte le bon chemin dans une descente très abrupte. À la fin de cette descente, il file sur un quai. Des secouristes sont présents. Ils assurent la sécurité sur le parcours. Ils sont à mi-chemin entre les 2 ravitaillements. Je leur laisse le chien en leur disant que je le ramènerai à son maître lors de mon prochain passage… s’il est encore là. Finalement, à mon retour, quelques heures plus tard, j’apprends que mon compagnon canin a retrouvé son maître après un petit voyage en bateau sur le lac. Lorsque j’atteins la station Roland-Leclerc, on m’informe qu’il s’appelle Clapton. Il est attaché cette fois-ci…
Ça aura été une belle portion de course en très bonne compagnie.
La course, un sport solitaire ?… Pas du tout.

Courir d’un sourire à l’autre

Course Chute du Diable 2014 069Quatre-vingts kilomètres, c’est long. Une étape à la fois. Et j’avance. Je tends l’oreille pour entendre des voix. Le ravito est tout près. M’y voilà. Je suis accueilli par des bénévoles enthousiastes. Certains sont coureurs, d’autres non. Ils ont tous le sourire. Ils m’encouragent. Très généreux. Ils m’offrent à manger et à boire. Un oasis perdu dans le bois. Et ça se répète. J’évolue de ravito en ravito, de sourires en sourires. Mon parcours est moins monotone ainsi. Puis, à mon retour, je croise aussi tous les coureurs du 80 km. Beaucoup ont le sourire. Certains sont seuls, d’autres en petits groupes. On s’encourage. Ces simples contacts me propulsent un peu. Puis je rattrape les coureurs du 50 km. Encore des sourires. Des encouragements. Déjà la descente finale. Un très beau 4 km roulant. Plus la fin approche, plus les spectateurs sont présents. Eux aussi souriants. Ça donne l’énergie pour terminer en force… et avec le sourire.
La course, un sport solitaire ?… Pas du tout.

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Une folie en bonne compagnie

C’est la nuit. Le sommeil n’est pas parfait. J’ai des raideurs dans les jambes. Je me réveille à plusieurs reprises. Il pleut. Parfois le déluge. Parfois quelques gouttes. Ça résonne dans ma mini-van. Je ne suis plus trop sûr si j’ai le goût de faire ma folie au matin. Mais, je m’y suis engagé auprès d’un autre coureur. Je me lève. Il est 5h30 du matin. La pluie a cessé. Je prends mon déjeuner puis je me prépare. Vers 6h15, Stéphane arrive…avec le sourire. Les 3 prochaines heures vont me permettre de mieux le connaître. Il voulait participer à ma folie : une sortie relaxe sur le parcours du 21 km. Ouvrir le parcours pour s’assurer que la signalisation est parfaite pour la course de 9h30. Courir sans courser. Parfois, il faut ralentir…surtout le lendemain d’une course de 80 km, moi en 9h41, lui en plus de 12h. Les premiers pas sont difficiles mais rapidement nous retrouvons une aisance à courir. Petites foulées. Nous ne sommes pas pressés. La matinée est parfaite. Les sentiers sont magnifiques. Tout est tranquille.
Ça aura été une belle sortie en très bonne compagnie.
La course, un sport solitaire… Pas du tout.

Observer les sourires

IMG_1265Après ma sortie paisible de 21 km, je regarde les coureurs s’élancer sur le même parcours. Une belle énergie. Des sourires qui courent vers leur défi. Chacun semble prêt à affronter les montées, les descentes. En restant pour cette 2e journée de course, je voulais offrir mon aide. Après avoir jasé avec les organisateurs, je me dirige vers le ravitaillement de mi-parcours. Je croise déjà les meneurs. Je les encourage dans la pente qu’ils doivent gravir. Puis j’arrive au ravitaillement. Bien installé sur un pont. Une belle vue sur la rivière. Et qui j’y retrouve… les mêmes bénévoles qu’à la Station Roland-Leclerc de la veille. Lise, Royal, une mère et sa fille. Clapton est resté chez lui ce matin. Et les coureurs. Même s’ils ont eu de la difficulté dans la première section du parcours, rien ne parait. Ils arrivent avec le sourire. La même énergie qu’au départ. Je leur offre à boire et à manger. Quoi d’autres puis-je leur offrir? Quelques conseils et mon sourire. Une rencontre éphémère puis ils repartent pour affronter les autres montées, les autres descentes. Et après le passage du dernier coureur, j’ai la chance de retourner au fil d’arrivée pour voir certains coureurs terminer leur course…toujours avec le sourire.
Qui a dit que la course était un sport solitaire…?

Le plein d’énergie

Grâce à l’énergie qui entoure ce genre d’événement, grâce à l’énergie qui émane des organisateurs, l’énergie du site choisi, tout le weekend, j’ai l’impression d’être chez moi, un endroit connu, un endroit où je suis bien.

Ma victoire à la course de 80 km y est peut-être pour quelque chose, mais j’ai aussi l’impression que tout le monde me connaît et reconnaît… Plusieurs personnes m’abordent, me partagent leur expérience, me demandent conseil. Je suis privilégié de faire ces rencontres et de toujours réaliser, qu’au delà des résultats, nous vivons beaucoup de choses en commun.

Et pour couronner le tout, je me suis engagé à revenir l’année prochaine… et pas juste pour y courir mais aussi comme Président d’honneur.
Merci à toute l’organisation pour cette démonstration de confiance pour que je sois ambassadeur de leur événement trail.

J’explore là où ma passion me guide.
Définitivement, je n’étais pas là que pour courir.
Qui a dit que la course était un sport solitaire…?

Sébastien (www.sebastienroulier.com)

Photos courtoisie: Michel Lampron, Geneviève Tessier, Steeve Guy, Stéphane Frédérick, Sylvie Audet

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