Marathon de Montréal (22 septembre 2013)

Réflexions sur le pont et en courant

Pour mon 48e marathon, toujours la même routine pré-marathon. Déjeuner 3 heures avant le départ, m’habiller avec mon linge déjà préparé la veille incluant du long au cas où il ferait froid, mon dossard et mes gels accrochés à une ceinture.

On me dépose à Longueuil. Avec mon « drop bag », je marche sur le pont de la Rive-Sud vers Montréal. Tout ce qui me reste à faire, c’est de laisser mon sac aux autobus et aller au p’tit coin. Près des autobus, je réalise qu’il y a vraiment beaucoup de coureurs. Une marée de coureurs avance sur le pont. Je décide alors de ne pas aller plus loin, de laisser mon sac et retourner  vers l’aire de départ tout en avant puisque j’ai un dossard « Élite ».

Mon calendrier d’automne a tardé à se préciser étant donné la possibilité de représenter le Canada aux Championnats Mondiaux de 100 km en Afrique du Sud ou à Dubaï. C’est à l’annonce de leur annulation, à la fin août, que j’ai décidé de courir un marathon à la fin septembre. J’hésitais entre Montréal et Adirondack. Comme ma participation à plusieurs courses devient onéreuse au bout de l’année (hébergement, déplacement, inscription), j’ai choisi Montréal. Hébergement à St-Bruno chez le beau-père, déplacement court, et inscription « Élite » tardive gratuite…sachant très bien que je ne pourrais pas compétitioner avec des coureurs Africains de 2h20-2h30…qui finalement seront absents à cause des coupures dans le programme « Élite » par le promoteur de la course « Competitor Group ». En effet, au début septembre,  le « Competitor group » annonçait l’arrêt du programme qui permet d’inviter des coureurs élites d’outre-mer toutes dépenses payées et d’offrir des bourses aux gagnants. Pourquoi s’appeler « competitor » alors? Avec tous ces gens qui vont bouger, l’appellation de 2003 « Festival de la santé » est plus juste…

En me dirigeant vers le départ, je croise Julien, qui tout comme moi a couru, il y a 2 semaines, l’Ultra-Trail Harricana de Charlevoix (UTHC), une course de 65 km en sentiers. Durant ces 2 semaines, je me suis questionné si ma récupération et ma préparation pour le marathon seront à point. Au fond, je connaissais la réponse mais je voulais utiliser le momentum de mes précédentes courses et le fait que mon corps connaît bien la distance du marathon pour me motiver pour celui-ci. Mais, outre l’UTHC, mes 2 courses de 80 km et une autre de 160 km dans les 3 mois précédents rendront l’expérience du marathon un peu plus difficile. Mais, pas trop l’temps d’y penser, le départ sera donné bientôt et je dois aller au p’tit coin…et la ligne pour les toilettes du « corral » est longue. Par chance, l’entrée de l’île Ste-Hélène n’est pas loin et là, il y a des arbres, comme au début d’une course de trail…

Le départ est donné à 8h30 sous un couvert nuageux et une fine pluie mais un confortable 13°C. Les marathoniens et demi-marathoniens s’élancent. Lors du voyage Sherbrooke-St-Bruno, j’ai réalisé que le vent était fort sur la route. Comme les premiers 10-12km du parcours sont exposés sur l’île Ste-Hélène, le circuit Gilles Villeneuve et le Pont de La Concorde, j’avais établi ma stratégie : me camoufler derrière les demi-marathoniens qui courent à ma vitesse. Rapidement, je trouve un rythme confortable en compagnie d’un demi-marathonien, Frédéric. Son aide m’a été très précieuse du Pont de La Concorde jusque dans le Vieux-Montréal alors que la pluie est forte et les vents soutenus. Il dicte alors la cadence et je n’ai qu’à le suivre. Nos chemins vont se séparer à la marque d’environ 20.5 km alors qu’il se dirige vers le Parc Lafontaine pour terminer sa course. Moi, je me dirige vers le nord pour entreprendre la deuxième moitié du marathon. Les spectateurs m’encouragent en m’informant que je suis en 2e position. Mon premier demi : 1h19. Plutôt conservateur par rapport à d’autres marathons. J’ai l’impression que mes jambes ont moins de puissance mais heureusement, ma hanche droite ne fait pas mal…

Depuis la boueuse édition de l’Ultimate XC en juin où j’ai glissé et me suis cogné la hanche droite sur une roche, j’ai une douleur au fessier qui se pointe à l’occasion. Probablement un muscle traumatisé. Depuis les 3-4 dernières semaines, la douleur est plus présente. J’utilise plus d’analgésique aussi. Elle rend mes entraînements plus difficiles. Par contre, elle ne se pointe jamais en course. Et durant ce marathon, je suis même satisfait de ma foulée.

Après avoir laissé Frédéric, très rapidement, je réalise que courir seul et être fin seul sur les longues artères vides est moins motivant. Ma cadence est plus lente. À 9 km et à 4-5 km avant de terminer, je me fais dépasser par ceux qui termineront 2e et 3e. Je n’ai pas frappé le mur. Au contraire, la tête va très bien. Les jambes ne veulent juste pas collaborer à la vitesse que je voudrais qu’elles aillent. La tête va si bien que j’analyse déjà ma course. Mes questionnements sur l’impact de mes autres courses sur ce marathon reviennent. Aussi, contrairement à plusieurs qui ont ciblé cette course et que tous leurs efforts étaient dirigés pour cette course, moi, il me manquait la « drive » pour me battre jusqu’au bout. En fait, je me suis réveillé un peu tard pour accélérer à nouveau alors qu’il ne restait que 2 km.

 

Finalement, je termine la course en 4e position en 2h43. Rien d’exceptionnel pour moi. Par contre, je réalise que dans les conditions où je l’ai couru, je dois la considérer exceptionnelle. Pas de préparation spécifique (tant physique que mentale) à ce marathon, des jambes fatiguées, une blessure…

Et, malgré mon virage ultra, je n’ai pas trop perdu de vitesse.

Une autre course qui me permet d’en tirer des leçons…

Il est temps de bien récupérer de toutes mes courses et bobos. Bien que j’ai 3 courses encore à mon horaire, celle du 2 novembre est la plus importante : Stone Cat 50. Cinquante miles (80 km) en sentiers où il est possible de s’approcher du 6h. C’est ma cible. C’est ce que je vais visualiser jusqu’au début novembre. Le Xtrail Orford (20 km cross country extrême) et le demi-marathon de Magog (Courir en Estrie) m’y prépareront. D’ici là, de la physiothérapie, des étirements et des exercices de renforcement…et de la course bien sûr…

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