Les routines entourant mes courses sont tellement bien établies que parfois j’ai peur d’oublier quelque chose. Ma check list est là pour éviter les mauvaises surprises. Il n’y a plus vraiment de stress la veille d’une course aussi. Le stress, c’est seulement quelques minutes avant le départ. J’avais donc prévu partir de Sherbrooke après un souper en famille le vendredi pour arriver vers 22h à Medfield, MA près de Boston, un trajet d’environ 4.5 heures. Pour rendre les choses encore plus intéressantes, j’avais prévu soit dormir dans une tente sur le terrain du directeur de course (RD) ou soit dormir dans ma voiture devant la maison du RD…Ian Sharman a bien dormi dans sa voiture au Vermont 100!!!
Finalement, ayant eu quelques délais avant le départ et une attente d’une heure aux douanes, je suis plutôt arrivé à 23h30. Étant donné l’heure et les criquets hyperactifs, j’ai décidé de dormir dans ma voiture. À 4h15, la sonnerie de ma montre me réveille. Je déjeune dans ma voiture. Il y a déjà de l’activité dans la maison du RD et je vais le rencontrer. Le site du départ est à 5 minutes de voiture. Le coup d’envoi sera donné vers 7h.
La course a lieu sur la Noon Hill Reservation. Il s’agit d’un parcours de 10.1 miles que l’on répète 5 fois. J’avais choisi cette course car je m’attendais à un parcours roulant avec peu de dénivelé. Je voulais y réaliser un temps s’approchant de mon meilleur 50 miles (6h21). J’y rencontre Eric, un coureur que j’ai déjà croisé auparavant dans d’autres courses. Il fera le 50km. Il me mentionne que le parcours est plus difficile qu’annoncé (l’an passé, il a gagné avec une heure de plus que ce qu’il peut faire sur 50km).
Cette course est surtout organisée pour les coureurs du groupe Trail Animal Running Club (TARC). Le RD est fier d’annoncer qu’un coureur vient du Texas. Aussi, il annonce que ma présence rend son événement « international »…Environ 50 coureurs prennent le départ dans chacune des courses. Chacun devait amener un p’tit quelque chose de sucré ou salé pour le ravito principal. Il y a un autre ravito que l’on croise à 2 reprises sur le parcours soit vers 3 miles et vers 6 miles.
Le parcours est effectivement plus difficile qu’envisagé. Il y a de longues montées et on évolue dans des single track avec de nombreux virages tout au long de la course. L’organisation et le balisage sont excellents. Après mon premier tour, je sais que je devrai changer mes objectifs. Je suis 15 minutes au-dessus de mon temps prévu. La journée sera longue aussi. Je n’arrive pas à manger mes gels. J’ai la nausée dès que j’essaie de les prendre. Ma boisson sportive ProCircuit, ça va et la nourriture sur le parcours aussi. J’ai découvert le coke et les patates salées. Le melon d’eau et les chips, ça marche toujours. Et puis ma bête noire s’est manifestée…et là je ne parle pas du carcajou que j’ai aperçu dans un arbre mais bien de la chaleur. Malgré le couvert offert par les arbres, il a fait plutôt chaud. J’ai eu 2 tours plus difficiles avant de retrouver plus de vigueur vers la fin.
J’ai remporté la course en 8h19. Seulement 15 coureurs ont terminé l’épreuve. Un autre défi relevé et j’ai eu la chance d’obtenir une belle plaque pour m’en rappeler. Peu de temps après, j’étais sur le chemin du retour…une bonne nuit de sommeil m’attendait…à Sherbrooke…
Mon prochain défi sera le 30km du Défi des Collines (courirenestrie.com) le 1er septembre. Je vais y défendre mon titre pour une 2e année. Si la météo collabore, je vais peut-être rendre la course plus dure et excitante en y poussant mon plus jeune garçon.
Par la suite, je serai à l’Ultra-Trail Harricana de Charlevoix. Le 6 septembre, en soirée, j’y présenterai ma conférence « L’art de courir : des défis et du plaisir » puis le lendemain je participerai au 65 km. Encore de beaux défis à relever.
