Épilogue de ma conquête des 48 sommets de plus de 4000 pieds des Montagnes Blanches

Quelles aventures!!! De belles aventures.

J’en avais besoin. Mon corps et ma tête en avaient besoin.

L’appel de la montagne. Retrouver la nature.

Retrouver un équilibre qui m’échappait.

Le plaisir de courir en toute liberté.

Vivre.

Je suis un homme de défi nourri par ma passion de la course.

Maintenant en contrôle, les deux mains sur le gouvernail,

J’explore là où la course me mène

Même si la destination m’est inconnue


I’m sailing away, set an open course for the virgin sea
I’ve got to be free, free to face the life that’s ahead of me
– Styx (Come Sail Away)

Le 6 août dernier, je commençais ma chasse aux sommets de plus de 4000 pieds des Montagnes Blanches au New Hampshire. En 4 aventures et 13 étapes réparties sur 8 journées du mois d’août, j’ai atteint les 48 sommets convoités. Le bilan de toutes les étapes apparaît dans le tableau qui suit. Un lien vous dirige vers le récit de chacune des aventures.

Temps en mouvement

Distance

Dénivelé

Sommets

Aventure 1

12h45

52 k

3000 m

8

Aventure 2

32h45

108 k

6700 m

15

Aventure 3

23h02

108 k

6590 m

15

Aventure 4

18h33

100 k

5795 m

10

Au total

87h

368 k

22000m

48

Et voici la carte qui résume chacune de ces étapes et tous ces sommets atteints.

C’est drôle. Quand on me demande à combien de courses j’ai participé dans l’année, je n’inclus jamais mes défis personnels. Et pourtant. Après deux courses de 100 milles en juin et juillet, je me suis lancé dans une épopée où la distance de chacune de mes aventures est un ultra en soi.

C’est immense. Toute cette étendue, tous ces territoires explorés. La plupart des sentiers et des sommets parcourus m’étaient inconnus. Une quête de l’inconnu pour repousser mes limites. En fait, il n’y a pas de limite. Il s’agit plutôt de côtoyer, flirter avec l’inconfort. Sortir de sa zone de confort pour s’adapter, se découvrir. Découvrir sa nature. Un entraînement à la résilience et la persévérance. Comme cette flore et cette faune présente en haute altitude. Pour vivre.

Une quête de l’inconnu remplie d’intrigues avec tous ces sentiers où je me croyais perdus. Des sentiers peu entretenus, souvent isolés. Beaucoup ont abandonnés, échoués ou rebroussés chemin à cause de ces sentiers. Moi, j’étais confient d’atteindre tous ces sommets sans aucun grand détour…ou presque. Et j’y suis parvenu.

Une quête de l’inconnu avec des déceptions comme de réaliser que le mauvais sommet a été atteint et qu’il faut à nouveau remonter. La déception est souvent de courte durée par contre. Je regarde devant et je poursuis ma quête.

Une quête de l’inconnu en solitaire. Qui voudrait me suivre de toute façon? Ne compter que sur soi-même. Ses forces et ses faiblesses. Un loup solitaire guidé par ses choix. Des décisions réfléchies, sans impulsivité, car la sécurité est importante dans ce milieu. Un défi en autonomie pour mieux me connaître aussi. Rechercher la tranquillité. S’évader. Et y trouver une Nature bienveillante.

Une quête de l’inconnu qui me fait réaliser la chance que j’ai de découvrir tous ces territoires en si peu de temps. Découvrir certains sommets en pleine noirceur.  Contempler un ciel étoilé et ses étoiles filantes. Admirer l’horizon qui prend une teinte rouge juste avant l’apparition du soleil. Être exposé aux intempéries. Le vent, la pluie, l’orage, la brume. Le poids de mon sac ne m’importune pas. Je dois être prêt à affronter toutes ces surprises. Aussi, quelle chance de courir dans la fraîcheur agréable certains matins, de sentir la rosée sur mes jambes en passant dans les herbes. Et toutes ces odeurs de la forêt. Et tous ces paysages.

C’est étrange. Lorsque je survole en pensée tout le territoire de mes aventures et que je m’imagine en train de courir, je me vois comme un petit point sur cette vaste étendue. Vulnérable. Une impression d’être à la merci des montagnes et de ce qui les habite. Une sensation de vertige et de panique face à cette immensité et ce que j’ai accompli. Par contre, lorsque je vis mes aventures, tout revient à un point central beaucoup plus grand, Moi. Un endroit où règne la quiétude et où je suis en contrôle de mon environnement. Comme si j’étais l’œil de l’ouragan qui avance.

J’ai besoin de tous ces kilomètres pour vivre l’inconfort et me sentir encore plus vivant. Aussi, c’est en explorant les sentiers au pas de course que je vis la montagne, que je vis le moment présent. Les sens bien aiguisés pour capter tout ce que l’environnement me transmet. Une montagne et une nature bien vivantes grâce au vent, à l’eau qui coule, à tous ces arbres et ces animaux qui l’habitent. Une montagne et une nature bien vivantes qui me permettent de vivre.

Mais, je réfléchis. Tout aurait pu être différent.

Une perspective différente de parcourir les sommets selon les différentes saisons. Imaginez gravir une paroi en plein hiver. Ou encore traverser des rivières au printemps, à la fonte des neiges. Une perspective différente, aussi, entre la course diurne et nocturne. Une aventure solo ou en équipe. Et s’il avait plu tous les jours de mes aventures. Et si j’avais mis le pied sur cette roche plutôt que sur celle-ci.

Cette réflexion me pousse à vouloir explorer encore et encore le territoire des Montagnes Blanches. Les mêmes sentiers ou les autres. Et une lecture sur la quête des sommets de 4000 pieds et plus (4000 footers) du New Hampshire me révèle des défis de taille.

The Grid. Parcourir les 48 sommets dans chacun des mois du calendrier, pas nécessairement la même année. Je peux quand même cocher le mois d’août.

The Direttissima. The most direct route, the shortest link. Parcourir les 48 sommets sans arrêt et en autonomie complète. Le record actuel est d’environ 6 jours. Ce défi m’intéresse. Explorer d’autres territoires inconnus : de nouveaux sentiers, la fatigue, la douleur. Toujours flirter avec l’inconfort. Et ce sera probablement une aventure avec un équipier en 2018.

Mais pour l’instant, comme chacun de mes défis est le passage vers une nouvelle aventure, mes 48 sommets grimpés vont m’aider à relever mon prochain défi : 24 heures au Défibrose Mont Orford les 29-30 septembre prochain.

N’hésitez pas à m’encourager grâce à un don ou par votre présence durant le Défibrose. Venez profiter de la Flambée des couleurs du Mont Orford avec moi.

Sébastien

www.sebastienroulier.com

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