Dans mon baluchon

En 2015, mon bagage de coureur s’est enrichi. Comme à chaque année. J’accumule les expériences, les aventures et les rencontres. Dans chacune de mes courses et chacun de mes défis, je transporte toujours plus.

Et je partage aussi. Alors que j’aie longtemps considéré la course comme un projet très personnel, quelque chose qui m’appartenait, voilà que maintenant, je désire partager mes expériences et ma philosophie.

Tout ce que j’ai vécu par la course est inscrit en moi. Nul besoin d’amener chacun des détails à la conscience. Tout cela est ancré en moi. Je vous présente tout de même ce que j’ai mis dans mon baluchon en 2015 :

• La gestion d’une épreuve de taille. C’est à travers une blessure que j’aie exploité ma résilience. J’ai poursuivi un nouveau chemin. Et j’en suis sorti grandi. La course est un sport d’impacts. Un jour ou l’autre, les blessures apparaissent. J’ai toujours eu la conviction, suite à mes autres blessures, que le temps est souvent la clé dans la guérison. Mais encore faut-il le prendre. Je suis revenu à la base. Relever de petits défis pour apprécier encore plus la course. Profiter du plein air à la marche, de plus en plus longtemps. Puis en marchant plus rapidement, en trottinant, et finalement en courant de plus en plus vite.

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Photo crédit: TC Media – Charles-Antoine Rondeau

• La réalisation d’un défi extrême. Mon défi Courir pour Leucan du Mont Orford au Mont Everest est sans contredit ma réalisation dont je suis le plus fier. Je reconnais que c’est un accomplissement exceptionnel. Et pourtant, c’était facile. Je me suis laissé transporter par ce que chaque instant m’offrait. Ce que beaucoup ont qualifié de surhumain, moi, je l’ai qualifié d’humain à plusieurs égards.

 

• Plusieurs aventures dans les Montagnes Blanches. Ces montagnes sont imprévisibles. Le vent, de très forts vents. Le froid. La neige et la glace. Le brouillard. Une traversée à la noirceur. Sans repère. Chaque instant dans les montagnes m’amène à mieux les connaître et à mieux me connaître.

• Beaucoup de plein air aveDCIM100GOPROc mes enfants. Dans ma progression de coureur en sentiers, c’est tout aussi important de m’imprégner de la nature à un rythme plus lent. Partager ces moments avec mes enfants. En refuges, en montagnes, dans les sentiers. Été comme hiver. En plein jour ou à la noirceur. Et les voir dévaler les pentes à la course. Pour les suivre, j’ai l’impression de faire des intervalles…

• Bien des rencontres. Les Championnats Mondiaux de Trail à Annecy étaient une occasion que je ne pouvais pas rater. J’en retiens l’accueil chaleureux des membres de l’équipe Belge. Et dans le cadre du Défi Félix Deslauriers-Hallée, je suis allé au-delà de mon rôle de Président d’honneur. Je me suis impliqué dans le Comité Organisateur et j’y ai fait la rencontre d’une équipe formidable. Puis, il y a eu Maxime et Julie, un couple que j’aie rencontré à la Chute du Diable et qui sont venus m’accompagner toute la nuit dans mon défi au Mont Orford. Eux aussi se sont dépassés. Ils ont une belle énergie. Et je les ai invités au Bromont Ultra également. Aux premières loges pour en apprendre un peu plus sur les ultra-marathons. Ma façon de les remercier.

• Bien des occasions pour partager. Partager les sentiers avec plusieurs coureurs. Partager les hauts et les bas de mes 100 miles avec François, un ami du secondaire, un pilier de mon équipe qui veille à mon bien-être durant mes longues courses. Partager mon expérience avec des élèves lors de conférences en milieu scolaire. Partager mes exploits lors d’entrevues à la radio, à la télé ou pour les journaux. Partager ma passion avec les étudiants de la Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé de l’Université de Sherbrooke en étant leur entraîneur pour une sortie hebdomadaire.

12188000_10153037228261467_7167215253866228515_o - 2• Une découverte. L’orientering. Pour acquérir de nouvelles compétences dans mes aventures, j’ai pris un cours d’orientation. J’ai ainsi connu Francis qui m’a partagé sa passion avec beaucoup d’enthousiasme. C’était au printemps. Dès lors, j’ai su qu’un jour j’étais pour me lancer dans les courses d’orientation. Ma première expérience a été avec mes enfants en octobre dernier. Trois heures pour rejoindre le plus de balises possible et accumuler des points. La journée s’annonçait longue avec un de mes enfants qui n’était pas d’humeur à marcher… Mais, à un certain point, mes enfants ont décidé qu’ils voulaient atteindre 100 points. C’était leur objectif. Et j’étais pour les guider. Au pas de course, la ligne droite n’est pas toujours le plus rapide. Surtout en forêts. Avec des enfants, parfois oui. Notre périple nous a mené à monter une pente très à pic. Le genre de pente que tu montes à quatre pattes et que tu as l’impression d’être debout. Aucun chialage. Et par la suite, nous courions de balise en balise pour terminer au sprint sur près de 1 km dans des sentiers sinueux pour ne pas dépasser le temps règlementaire et perdre des points. Les 100 points, nous les avons récoltés…à une minute du cut off. Les courses d’orientering peuvent parfois s’étendre sur 8, 12 et même 24 heures. Hummm… Ça commence à ressembler à des ultra-marathons mais avec un défi de navigation fort intéressant. Ce sera certainement utile lorsque l’ultra-marathon Barkley 100 se retrouvera sur mon chemin…

• Des performances. Avec ma blessure en début de saison, j’avais l’impression que ma saison en serait une de transition. Tout au long de la saison, j’y allais au rythme de ce que mon corps pouvait m’offrir. Même chose dans les courses. Aucune obligation de résultat, aucune pression, que du plaisir. Et pourtant, les résultats y étaient. Sans nécessairement rechercher les performances, j’avais confiance en ce que je possède comme bagage. Alors que je n’avais pas fait d’entraînements d’intervalles vue ma blessure, j’ai tout de même réalisé 2h48 au Marathon de Boston. Aucun entraînement en montagne m’a tout de même permis de réaliser un très bon temps aux Championnats Mondiaux de Trail. Et la liste se poursuit :
– 3e au Vermont 100 miles en 15h42, un record personnel;
– 1er au 80km de la Chute du Diable, un record de parcours;
– 25 montées et descentes du Mont Orford en 24 heures lors de mon défi Courir pour Leucan;
– 1er au 160km du Bromont Ultra en 21h01, un record de parcours…seulement 2 semaines après mon défi à Orford;
– Double Traversée de la Présidentielle dans les Montagnes Blanches en autonomie complète durant 17h19 le 25 décembre dernier, le Fastest Known Time répertorié sur la distance de 60km.

• Absence de structure et approche flexible. Ça ne veut pas dire aucune discipline par contre. Mais avec mon travail et ma garde partagée, je ne peux pas prévoir mes entraînements trop à l’avance. En fait, maintenant, je regarde ma semaine et note les moments où je peux aller courir. Parfois j’y vais parfois je n’y vais pas. Parfois je cours sur la route, parfois en sentiers, parfois sur elliptique. Parfois c’est seulement 30 minutes et parfois c’est plusieurs heures. Mes entraînements sont éclatés, variés et au parfum de ce que je veux réellement. Mais au bout du compte, je cours tout de même 6000 km dans mon année et suis actif une quinzaine d’heures par semaine…

• Mes coups de cœur.
o Trois films : Wild, McFarland USA et Le Sel de la Mer.
o Deux livres : Le Guerrier pacifique (Dan Millman) et Trouver sa place (Jean-David Couture).
o Un groupe re-découvert : Queen… ça commence toujours bien des entraînements ou des courses.


Lorsque je regarde tous mes accomplissements, j’ai toujours l’impression que ma saison terminée est plus exceptionnelle que la précédente et qu’il sera difficile de l’égaler. Et pourtant, année après année, chaque saison est meilleure que la précédente. Chaque entraînement, chaque course et chaque défi est un passage vers un autre entraînement, course ou défi. Je continue à remplir mon baluchon pour bien entamer ma prochaine saison.

Tranquillement, mon calendrier prend forme pour 2016.
• Marathon de Boston le 18 avril;
Rogaine Laurentides (course d’orientation d’une durée de 6 heures) le 30 avril;
• Un 50 miles dans le Maine le 29 mai pour obtenir un temps de qualification pour les Championnats Mondiaux de Trail au Portugal à la fin octobre;
• UTMA – Ultra-Trail du Mont Albert 100km le 25 juin;
• UTMB – Ultra-trail du Mont Blanc les 26-27 août.

Il y aura des défis aussi. Lesquels? Ils vont se définir en temps voulu. Peut-être vais-je récidiver au Mont Orford???

Et je vais continuer à partager mes expériences lors de conférences. D’ailleurs, une conférence est déjà prévue à Victoriaville le 5 mai prochain. Réservez votre soirée. L’argent récolté ira à la Fondation de l’hypertension artérielle pulmonaire du Québec. Détails à venir. Je vais également avoir un kiosque pour le Salon des Passions pour les élèves d’une école primaire à Sherbrooke en mars. N’hésitez pas à me contacter si vous voulez m’entendre en conférence.

Aussi, cette année, je serai encore impliqué comme ambassadeur au Défi Hivernal Leucan Estrie (24 janvier) et dans l’organisation du Défi Félix Deslauriers-Hallée (9-10 juillet).

Et je suis persuadé que sur mon chemin se retrouveront plusieurs autres aventures et rencontres.

Et encore cette année, je vais pouvoir compter sur l’aide précieuse de mes commanditaires:
ProcircuitMontrail / Mountain HardwearMaxi-Club / Iso-SantéLe Coureur

Bonne saison à tous.

Sébastien

www.sebastienroulier.com

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