Championnats Mondiaux de Trail à Annecy: aventure sportive et aventure humaine

Le temps file. Et, entre le temps passé avec mes enfants, mes obligations à la maison et au travail, mes entraînements et mes courses, j’ai eu peu de temps pour écrire. Mon implication pour le Défi Félix Deslauriers-Hallée et le développement de projets fous pour le reste de la saison y sont pour quelque chose aussi.

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MapDéjà un mois. Le samedi 30 mai dernier, je parcourrais les montagnes autour du Lac d’Annecy en Haute-Savoie en France lors des 5e Championnats Mondiaux de Trail. J’avais eu ma sélection pour l’équipe canadienne un peu plus tôt à la fin de l’hiver. Et contrairement aux Championnats Mondiaux de 100 km au Qatar en novembre 2014, j’étais dans une bonne séquence d’entraînements et de courses. Depuis mon aventure hivernale dans les Montagnes Blanches à la mi-mars, mon endurance n’a cessé de progresser tout comme ma préparation mentale. Et pour cette course, je n’avais pas de stratégie précise. En fait, je fuyais toutes les discussions qui abordaient ce sujet. J’y allais pour courir, me mêler aux autres coureurs et en profiter au maximum.


26785122Le départ est donné à 3h30 du matin. Je dois me retenir. Deux kilomètres sur le plat. Beaucoup partent rapidement avant d’entreprendre une montée sur 15 km à la frontale. Je trouve rapidement mon rythme. Au premier sommet, le Semnoz, je suis avec l’élite féminine. Le ciel se réveille mais je conserve ma frontale pour les sous-bois à venir. La longue descente qui vient est plutôt glissante étant donné les sentiers boueux dus aux orages de la nuit. Tout se passe bien jusqu’à la mi-parcours, à Doussard.

La montée qui suit est le «low point» de ma course. Maxi Race IAU BPlusieurs «switchbacks» interminables dans la montagne. La forêt est dense. Elle endort mes sens et ma foulée est lourde. Mais dès que j’arrive à ciel ouvert, je revis et entreprends la traversée du col et la montée vers le Roc Lancrenaz avec beaucoup d’énergie. Je suis accueilli au sommet par des chèvres. Je suis prudent dans la descente. Beaucoup de gros cailloux et des souliers avec peu de protection me font réaliser que je suis plutôt un coureur qui court sur les talons dans les descentes. Mais j’arrive sans trop de dégâts au dernier ravitaillement alors qu’il ne reste que 15 km : la moitié en montée vers le sommet du Mont Baron et l’autre moitié en26782596 descente vers le finish. Mon gel ProCircuit X4 Carb avec caféine pris en petite quantité à chaque 10 minutes me permet d’être régulier dans la montée et de gagner plusieurs positions. Il ne reste que la descente…très longue et un petit kilomètre le long de la promenade du Lac.

Au final, je termine 58e sur les 259 coureurs des 39 nations représentées. Mon temps : 10h13 sur un parcours de 86 km et 5300 mètres de dénivelé positif.

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Mais, ces Championnats, ce sont surtout des rencontres parfois intéressantes, parfois exceptionnelles mais souvent enrichissantes.

Meeting Team Costa RicaLe premier athlète que je rencontre est l’unique représentant du Costa Rica. Nous partageons la navette de l’aéroport de Genève jusqu’à notre hôtel. Il ne parle qu’espagnol… Une langue que je ne parle pas sauf pour me présenter : «Me Ilamo Sébastien…!!!». Comme son voyage a dû être plus long que le mien, j’en profite pour partager mes victuailles. Bananes et pain devraient apaiser notre appétit pour le voyage d’environ une heure jusqu’aux Balcons du Lac d’Annecy. Tout au long de notre séjour, il aura toujours un sourire lorsqu’on se croisera. Et lors d’un des repas, il me surprendra en me remettant un sachet de café de Monteverde. Une belle attention. Bon, je devrai me mettre au café… Et là, je me suis dit que j’aurais dû amener du sirop d’érable du Québec pour partager…

Team Canada 6Dans les 3 jours qui précèdent la course, les membres de l’équipe canadienne convergent vers l’hôtel. Je connais certains des athlètes, les ayant côtoyés lors des 2 autres Championnats Mondiaux auxquels j’ai participé. Deux sorties de plus de 20 km pour atteindre le sommet du Semnoz me permettra de mieux connaître une des personnes de notre équipe de soutien ainsi que l’autre Québécois de l’équipe, David Jeker. Courir autant avant la vraie course, ce n’est peut-être pas le meilleur affûtage/taper mais de voir le massif du Mont Blanc au loin, ça nourrit l’esprit. À travers la cérémonie d’ouverture, les repas, les meetings, nous apprendrons tous à mieux nous connaître.

De mes bons souvenirs des Championnats Mondiaux au Qatar, c’est ma rencontre avec Pantelis qui me revient toujours en tête. Il vient de l’île de Crète en Grèce. Je suis très heureux de réaliser qu’il a également été sélectionné pour ces Championnats. Mon nom sur la liste des participants ne lui a pas échappé. Il a été très généreux en m’offrant une réplique du Disque de Phaistos, une découverte archéologique propre à la Crète. Une autre belle attention.

Meeting Dawa Sherpa 2On a tous des idoles, des gens qui nous inspirent. Les raisons pour les admirer demeurent personnelles. Parmi mes idoles, il y a Dachhiri Dawa Sherpa, un Népalais. Un excellent coureur en montagnes. Sa philosophie, comment il perçoit la course et les coureurs me touchent. D’abord le plaisir et le partage mais rien n’empêche d’aller au bout de soi-même pour réussir et avoir de bonnes performances. Et bien, j’ai eu la chance de le croiser au souper suivant la cérémonie d’ouverture. Il était manager de l’équipe népalaise. Une personne très généreuse malgré les récents événements survenus dans les montagnes au Népal. Pour en découvrir plus sur cette personne, Outdoor-Editions a produit un livre et un film qui sont des incontournables à mon avis.

Maxi Race IAU 1bComme dans plusieurs courses, les bénévoles et les spectateurs sont d’une grande aide dans la réussite de nos objectifs. Dans mon cas, ils m’ont permis de garder le sourire à plusieurs occasions. Le son des cloches résonnent encore dans ma tête. Et tous ces «Allez! Allez! Allez!» et «Courage!». Et ces quelques moments à jaser avec des randonneurs. Mais, j’ai eu quelques surprises lorsqu’on m’a interpellé plus d’une fois par des «Allez! Tabernacle!». Rien ne laissait entrevoir que j’étais Québécois… Je portais un gilet du Canada.

Cérémonies 1bIl y a cependant des rencontres qui nous marquent encore plus. La langue française et la proximité alphabétique lors de la cérémonie d’ouverture m’ont amené à découvrir les 6 membres du Team Trail Salomon Belgique. Et lorsque toute l’équipe canadienne a décidé de prendre du repos et de ne pas se présenter au repas d’après-course, j’ai été accueilli à bras ouverts et tout sourire par tous les membres de l’équipe de la Belgique. J’ai eu alors l’opportunité de connaître de grands coureurs et de belles personnes.

Meeting Team Belgium 1
Comment on aborde une épreuve, un défi et dans ce cas-ci, mes Championnats, façonne comment on va les vivre. Ces quelques moments marquants, et bien d’autres vécus, m’ont permis de réaliser mon objectif d’en profiter au maximum. C’est la richesse de cet événement. Une occasion de partager une aventure sportive et humaine avec beaucoup de personnes…et de toujours garder le sourire.

Triple sourire
Et maintenant, je regarde toujours devant

Vers d’autres défis

Propulsé par la course, le plaisir et le partage

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À venir :
DÉFI-FÉLIXPrésidence d’honneur et participation à la 5e édition du Défi Félix Deslauriers-Hallée pour la Fondation Québécoise du Cancer. Venez courir ou faire du vélo ou encore assister à ma conférence. Plusieurs activités durant tout le weekend du 4 et 5 juillet à Sherbrooke et certaines sont gratuites. Visitez le site defiFDH.org pour plus d’informations.

VT100-FINAL_race_croppedParticipation au Vermont 100 mile Endurance Run avec une équipe pour me soutenir et m’accompagner. Merci à François Chagnon et Julien Lachance. On va s’amuser au Vermont cet été.

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Défi personnel dans le cadre du projet Courir pour Leucan. Ça, je vous en parlerai dans quelques jours. Cette année, j’avais l’intention de courir plus haut, plus loin et plus longtemps. Ce défi répondra à 2 de ces objectifs.

Sébastien

www.sebastienroulier.com

Logos 2015 - horizontalPhotos courtoisie: Anthony Gottiniaux, monaco-athletisme.com, IAU, S. Roulier

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